Ahlbeck L, Ahlberg E, Björkander J, Aldén C, Papapavlou G, Palmberg L, Nyström U, Retsas P, Nordenfelt P, Togö T, Johansen P, Rolander B, Duchén K, Jenmalm MC
Clin Exp Allergy. 2022 Jun;52(6):747-759. doi: 10.1111/cea.14138. Epub 2022 Apr 1. PMID: 35332591
Près d’un tiers de la population adulte en Suède signale une rhinite allergique. Bien que la prévalence de la sensibilisation allergique concerne près de la moitié des patients, il y a un manque de moyen rapide, efficace et sûr pour stimuler une tolérance chez les patients présentant une rhinite allergique sévère.
Le but de cette étude était d’évaluer la sécurité et l’efficacité de l’immunothérapie intralymphatique avec un ou deux allergènes (pollen de bouleau et/ou de graminées) afin d’établir ses effets immunomodulateurs, y compris la modification de la production de cytokines et de chimiokines spontanée ou induite par des allergènes, et de la proportion de sous-ensembles de cellules T auxiliaires dans la circulation.
Des personnes souffrant d’allergies sévères au bouleau et à la fléole ont été randomisées pour recevoir trois doses de 0,1 ml d’extrait d’allergène de bouleau et de 5 graminées (10 000 unités SQ/ml), ou de bouleau plus placebo ou de 5 graminées plus placebo par injections guidées par ultrason dans les ganglions inguinaux à intervalles d’un mois. Les caractéristiques rapportées avant traitement et après chaque saison de pollen de bouleau et de graminées comprenaient : le score de l’ensemble des symptômes de rhinoconjonctivite, le score de médicaments et un questionnaire sur la qualité de vie en présence de rhinoconjonctivite, la proportion de sous-ensembles de cellules T auxiliaires circulantes et la production de cytokines et de chimiokines induites par des allergènes (analysées par cytométrie en flux et Luminex).
Après traitement avec un ou deux allergènes, les trois groupes ont rapporté moins de symptômes, moins d’utilisations de médicaments et une meilleure qualité de vie pendant la saison du pollen de bouleau et de graminées, dans une proportion approximative. L’évènement indésirable le plus couramment rapporté était une légère douleur locale. Les taux d’IgE dirigés contre le bouleau avaient diminué alors que la sécrétion d’IL-10 induite par le bouleau avait augmenté dans les trois groupes. Les taux d’IgG-4 dirigés contre le bouleau et la fléole ainsi que la réactivité au test de piqûre cutanée sont restés principalement les mêmes. Les tests de provocation conjonctivaux avec un extrait de fléole indiquaient un seuil supérieur pour l’allergène. Dans les trois groupes, la fréquence de cellules T régulatrices a augmenté 3 ans après le traitement.
En conclusion, l’immunothérapie intralymphatique avec un ou deux allergènes chez des personnes souffrant d’allergies au pollen de bouleau ou de graminées était efficace et sûre et peut être associée à d’autres réponses immunomodulatrices.