Andrades E, Clarós M, Torres JV
Biofactors . 2022 Aug 4. doi: 10.1002/biof.1880. En ligne avant impression.
L’urticaire est caractérisée par une réaction transitoire papule œdémateuse et érythème avec prurit. Plus de 5 millions de personnes souffrent de symptômes persistants d’urticaire en Europe, ce qui représente un énorme fardeau pour les patients et les systèmes de santé. Le but de cette étude était d’évaluer la pertinence du facteur d’activation plaquettaire (PAF) dans l’urticaire chronique spontané (UCS).
Des échantillons cutanés de 45 patients présentant un UCS modéré/sévère et 17 contrôles en bonne santé ont été analysés pour déterminer l’expression et la localisation cellulaire des récepteurs du PAF (PAFR) et la concentration sérique de PAF et de PAF acétylhydrolase (PAF-AH). Les concentrations sériques de PAF et PAF-AH ont été mesurées par ELISA et comparées entre les patients et les contrôles en bonne santé, puis entre les réfractaires et non-réfractaires aux antihistaminiques H1 2e génération. L’expression d’ARNm de PAFR était significativement plus élevée pour l’UCS-peau lésée que les contrôles en bonne santé (p = 0,014). La coloration positive pour PAFR en immunohistochimie a été retrouvée principalement dans la couche épidermique basale chez les contrôles en bonne santé, alors qu’elle était essentiellement présente le long de l’épiderme dans les échantillons d’UCS-peau lésée. Les cellules endothéliales ont montré une expression de PAFR exclusivement dans les échantillons d’UCS-peau lésée et non lésée. L’expression de PAFR a été observée dans les nerfs des contrôles en bonne santé et dans les échantillons d’UCS-peau lésée et non lésée. La double expression de PAFR/CD43 a montré que le type cellulaire principalement présent dans l’infiltrat inflammatoire des papules exprimant PAFR était les lymphocytes T. Le rapport PAF-AH/PAF observé était significativement plus bas chez les non-répondeurs que chez les répondeurs aux antihistaminiques H1 2e génération (6,1 vs. 12,6 ; p = 0,049).
En conclusion, cette étude corrobore la notion que PAF est un médiateur de pathogenèse avec papules dans l’UCS et suggère que PAF pourrait éventuellement servir de biomarqueur d’affection réfractaire aux antihistaminiques H1 2e génération du fait que le rapport PAF-AH/PAF est significativement plus bas chez les non-répondeurs que chez les répondeurs aux antihistaminiques H1 2e génération.